La châsse

L’émail de Limoges (ou opus lemovincense en latin) est une technique qui apparaît au milieu du XIIe siècle, lorsque l’orfèvre travaille une plaque de métal, généralement en cuivre, qu’il creuse pour y créer des alvéoles destinées à recevoir l’émail, une méthode connue sous le nom de champlevé.

La châsse de Bellac (vers 1130) est le plus ancien reliquaire en forme de sarcophage répertorié et constitue le premier objet attribué aux ateliers de Limoges. Unique en son genre, cette œuvre ne connaîtra pas de répliques. Elle se présente sous la forme d’une petite maison à toit en bâtière, décorée de douze médaillons bombés en cuivre, émaillés en champlevé (dont trois ont disparu à l’arrière). Ces médaillons illustrent des scènes d’inspiration évangélique. Disposés symétriquement, ces éléments sont séparés par des pierres taillées, du verre et des intailles antiques montées en cabochon.

On suppose que ce reliquaire fut réalisé pour la chapelle du château.

Les premiers objets rattachés à Limoges sont des châsses commandées par le comte de la Marche. L’une d’elles, la châsse de Bellac, classée Monument Historique, a été exposée à Paris, New York et Toronto, tandis que l’autre, la châsse de Champagnac (vers 1150), est actuellement conservée au Metropolitan Museum of Art de New York.