Le séchoir à peaux

En bas des 104 marches, au pied du rocher fortifié, se trouve l’ancien séchoir à peaux d’une tannerie. Son plancher en châtaignier était également utilisé pour le séchage des galettes de tourbe et de tanin, des éléments essentiels dans le processus de tannage des peaux. Ce séchoir, situé dans l’un des quartiers les plus anciens de Bellac, témoigne de l’industrialisation artisanale de la ville au XIXe et début du XXe siècle.

Jusqu’au début du XXe siècle, tout un quartier vivait au rythme des tanneurs. Ces derniers traversaient le pont de la Pierre avec de drôles de chariots, appelés “chariots de tans”, utilisés pour transporter les peaux d’un bâtiment à l’autre. Le tannage à l’écorce de chêne, une méthode ancestrale, était pratiqué par plusieurs tanneries de la ville, qui approvisionnaient non seulement la région, mais aussi des marchés plus lointains. Le soir, les habitants des anciens quartiers descendaient à la rivière pour se retrouver autour des cafés et des guinguettes. Ce lieu animé était le cœur de la vie sociale, où se mêlaient rires, discussions et fêtes.

Aujourd’hui, une tannerie toujours en activité témoigne de cette mémoire ouvrière. Cette entreprise familiale perpétue le savoir-faire traditionnel du tannage à l’écorce de chêne, qui permet de produire un cuir d’une grande robustesse et d’une qualité exceptionnelle. Fournissant des cuirs de luxe à la haute couture parisienne, la tannerie participe à la préservation de ce patrimoine industriel unique, tout en répondant aux exigences modernes de l’industrie du cuir.